- Promenades philosophiques - 18 - L'Être est -
Cette dernière et septième strophe est si riche , si dense,
que nous pourrions faire 15 articles sur elle.
Mais là, je me ferais trucider !
Alors je vais l'occire en une fois.
Après je vous promets d'être rigolo
ou au moins léger.
Allons, je vais parler,
et toi, prête l'oreille à ce que tu vas entendre de moi :
Pour atteindre à la connaissance de l'Univers,
il n'y a que deux voies.
L'une affirme l'existence de l'Être,
et dit qu'il est impossible que l'Être ne soit pas.
Voilà la route de la Certitude.
C'est la méthode qui accompagne la Vérité du même pas.
L'autre affirme l'inexistence de l'Être,
l'existence du Non-Être.
Je dis que cela n'est qu'un mauvais sentier
où l'on ne peut rien connaître.
On ne peut pas saisir le Non-Être,
puisqu'il est hors de notre portée,
on ne peut pas le définir.
Tandis qu'il n'y a pas de différence
entre l'Être
et sa pensée
La conclusion de ce poème va peut-être vous décevoir.
Et pourtant, cette affirmation de Parménide est extrêment apaisante.
Elle est une sorte de profession de foi dans l'être.
Les philosophes grecs n'étaient pas des "croyants"
au sens commun du terme
(et il se moquaient gentiment des élucubrations fantastiques,
de la religion de l'époque)
mais beaucoup, dont Parménide, croyaient en l'être.
Ce que nous pourrions résumer en deux mots :
l'Être est .
Ce qui est évidemment à l'opposé de la thèse,
absurde aux yeux de Parménide,
que défendront ensuite les Sophistes :
l'Être n'est pas.
Cette affirmation ( Rien n'est ) sera par exemple développée par Gorgias,
le maître incontesté du "discours d'apparat",
jongleur d'idées sans principes,
auteur d'un " Traité sur le non - être".
Ce flatteur de la jeunesse dorée de la Grèce,
deviendra immensément riche.
Ces sophistes, virtuoses de la parole, ont réellement perverti le langage
et quitté le domaine de la logique
pour celui de l'astuce et du prestige social.
Pour eux l'Être n'existe plus
mais seulement le paraître.
Et si vous regardez bien le monde d'aujourd'hui...
il y a toujours des sophistes,
des trompeurs, qui ne recherchent que la puissance et la richesse,
et , comme dans la Grèce antique, ils continuent à tenir le haut du pavé.
Parménide est, lui, le réprésentant d'une lignée de philosophes spiritualistes
dans laquelle se rangeront Socrate, puis Platon, puis Aristote.
La tentation est trop grande de développer.
Alors je m'arrête là.
Que diriez-vous d'une petite balade
dans une hêtraie ?