- Gilgamesh 7 - Houmbaba - La colère des dieux -
Jusqu'ici, nous avons roulé tranquillement sur une petite route départementale.
A cette vitesse là, le printemps arrivera avant que nous ayons terminé cette longue épopée
et vous serez lassés d'ici là.
Alors si vous êtes d'accord, prenons l'autoroute !
Gilgamesh et Enkidou étaient maintenant deux amis.
Gilgamesh dit à Enkidou :
Ami, dans la grande forêt des cèdres, au Liban,
vit Houmbaba.
C’est un monstre terrible, aussi féroce que puissant.
Il a été créé par le dieu Enlil afin de protéger cette forêt.
Mais il est la cause de beaucoup de malheurs dans notre pays.
Si tu veux, nous pénétrerons tous les deux dans cette grande forêt,
nous trouverons Houmbaba, et nous le tuerons.
Enkidou répondit :
Ami, la grande forêt est impénétrable
Et personne n’a jamais osé y entrer.
Le cri que pousse Houmbaba est aussi terrifiant que la tempête
et le souffle qui sort de sa bouche est une flamme qui donne la mort.
Pourquoi veux-tu accomplir cet exploit ?
Gilgamesh lui répondit :
Parce que je veux affronter la mort !
Si nous avons peur de la mort,
à quoi nous sert notre force ?
à quoi nous sert notre vaillance ?
Je veux vaincre la mort.
J’irai donc jusqu’au plus profond de la forêt,
je trouverai Houmbaba, et je le tuerai.
Alors, dit Enkidou, nous irons ensemble dans cette grande forêt,
nous le trouverons ensemble
et nous le tuerons.
********
Par marches forcées, ils parvinrent dans la forêt.
Ils pénétrèrent si vite dans la forêt qu'Houmbaba fut surpris :
il n'eut pas le temps de revêtir ses sept cuirasses.
Gilgamesh, de son glaive, lui trancha la tête !
Gloire à Gilgamesh
il avait vaincu le mort !
La déesse Ishtar le vit et le trouva beau.
Elle lui dit :
Gilgamesh , sois mon amant !
Donne moi le fruit de ton corps.
Sois mon époux.
Je ferai pour toi un char dont les roues seront d'or,
en place de chevaux tu attelleras des tempêtes,
et tous les rois se courberont devant toi !
Gilgamesh se moqua de la déesse, disant :
Tu n'es que ruine,
porte battante qui ne peut résister aux vents,
piège plein de ruses,
outre percée,
pierre qui se détache d'un rempart.
Entendant cela , Ishtar la déesse, humiliée,
revint en pleurant devant son père le grand dieu Anou,
et, pour se venger elle obtint de lui qu'il envoie sur terre le taureau du ciel.
Mais Enkidou saisit le taureau par la queue
et Gilgamesh lui enfonça son poignard dans le coeur.
La déesse ishtar , encore plus furieuse, maudit Gilgamesh.
Alors Enkidou arracha les bourses du taureau
et les lui lança au visage en criant : tiens, voilà pour toi !
Cette fois la déesse ishtar rassembla toutes les filles du temple
et elles se lamentèrent en voyant les bourses du teaureau.
Pendant ce temps, à Ourouk,
Gilgamesh, et Enkidou, et tout le peuple festoyèrent
pour fêter leur victoire.
Pourtant....
a-t-on jamais raison contre les dieux ?
Le malheur allait venir dans la nuit.