- Gilgamesh 9 - Le Déluge et l'arche d'Outa Naphishtim -
Six jours et sept nuits Gilgamesh pleura Enkidou
puis il le conduisit au tombeau.
Après cela, il partit dans le désert.
Mais l'angoisse s'était glissée dans son coeur
comme un serpent dans un panier de figues.
Il était désormais hantée par la peur de la mort.
Toute une journée il marcha.
Il comptait parvenir jusqu'aux défilés de la montagne
avant la tombée de la nuit.
Arrivé là il vit les hommes-scorpions dont la tête touche les cieux
et dont le corps rejoint le fond des enfers.
Ils interrogèrent Gilgamesh.
Pourquoi es-tu venu jusqu'ici ?
Je veux, répondit Gilgamesh,
je veux retrouver mon ancêtre,
Outa - Napishtim.
Il a su apprendre des dieux le secret de la vie éternelle.
Je veux l'apprendre à mon tour.
Les hommes-scorpions le laissèrent passer.
Toute la nuit, malgré les ténèbres, Gilgamesh avança.
Malgré l'obscurité,
et malgré l'effroi qui glaçait son sang,
il avança,.
Lorsque, enfin, l'aurore paru, il arriva à l'entrée d'un merveilleux jardin
qui s'étendait tout au long de la mer.
Les arbres y portaient des fruits qui étaient des pierres précieuses. .
Dans ce jardin il découvrit une cabane.
Une cabane où vivait Sidouri, la cabaretière des dieux. .
Sidouri demanda à Gilgamesh pourquoi il errait ainsi, si triste.
Parce que mon ami Enkidou est devenu semblable à de l'argile
lui répondit Gilgamesh
et parce que je me demande si je ne vais pas m'endormir à mon tour
pour ne plus jamais me réveiller.
Sidouri lui répondit :
Ah ...la vie ... les dieux la gardent pour eux jalousement
à l'homme ils ont donné la mort en partage.
Alors, Gilgamesh, remplis ton ventre jour et nuit,
chante et danse,
lave ta tête, baigne ton corps,
et que ton amante
prenne sur toi tout son plaisir.
Insatisfait, Gilgamesh demanda à la cabaretière
de lui montrer la route pour rencontrer Outa - Napishtim.
Il n'y a pas de route,
répondit Sidouri.
Pour le trouver il te faudra traverser les profondes eaux de la mort.
Va dans la forêt
tu y trouveras Our - Shanabi, le passeur.
Gilgamesh trouva Our-Shanabi le passeur.
Our - Shanabi fit monter Gilgamesh dans sa barque.
Ils naviguèrent pendant plus d'un mois.
Ils parvinrent enfin sur l'autre rive.
Outa - Naphistim vit arriver la barque et reconnut Gilgamesh.
Gilgamesh lui demanda comment il avait pu dérober aux dieux
le secret de l'immortalité.
Et Outa - Napishtim lui révéla toute l'affaire.
C'était à l' époque où j'habitais à Shourouppak,
sur le bord de l'Euphrate,
lui dit Outa - Napishtim.
Un jour les dieux décidèrent, pour punir les hommes
de provoquer un grand déluge où tous périraient.
Mais Ea dit aux roseaux le dessein des dieux
et les roseaux me le firent connaître
et me dirent de démolir ma maison
et de construire une immense barque
pour y faire monter toute ma famille
et un couple de toutes les espèces vivantes.
Je construisis cette grande barque.
Je lui fis six ponts et sept étages.
Au septième jour , la barque était prête.
Je fis monter bêtes et gens, et je fermais bien la porte.
Le lendemain, le ciel était terrifiant à voir.
Une lourde nuée noire monta à l'horizon.
Devant elle marchaient les dieux.
Ils arrachèrent les poutres du ciel,
en ouvrirent toute grandes les écluses.
Alors les fondations de la terre se brisèrent.
La tempête se déchaîna.
L'onde submergea tout ce qui vivait.
Six jours et sept nuits la tempête fit rage.
Et toutes les créatures furent détruites.
Le septième jour la tempête s'apaisa.
Alors j'ouvris une lucarne.
L'eau allait jusqu'à l'horizon.
Puis je vis une sorte d'île au loin.
Ma grande barque vint se poser sur elle : c'était le Mont Nisir.
Six jours le mont retint ma barque.
Le septième jour je fis sortir une colombe.
Elle s'envola.
Mais elle revint: elle n'avait trouvé aucun lieu où se poser.
Je fis sortir une hirondelle.
Elle s'envola.
Mais elle revint elle aussi.
Puis je fis sortir un corbeau, et lui ne revint pas.
Alors je fis sortir tous les oiseaux
et ils s'envolèrent vers les quatre coins du ciel.
Au sommet de la montagne j'offris un sacrifice pour les dieux.
Attirés par les bonnes odeurs d'encens ,
il s'assemblèrent autour de moi comme des mouches.
Pourtant les dieux étaient divisés.
Certains regrettaient que des hommes soient encore vivants.
Mais d'autres, pour se faire pardonner d'avoir déclenché le déluge,
me prirent par la main,
m'installèrent à la bouche des fleuves
et m'apprirent le secret de la vie éternelle.
à suivre....
.