- La loire, fleuve sauvage - 1 : des plantes inconnues -
Gazelle Bondissante me joue quelque fois des tours.
J'avais envie de prendre l'air et suis monté dans sa nacelle.
Mais aujourd'hui je l'ai laissée aller où elle voulait
J'espérais qu'elle allait retourner à Onirikou.
Et bien pas du tout, elle m'a emmené à la Loire.
En ce moment les eaux sont basses
ce qui veut dire qu'en certains lieux , ceux que je préfère,
et Gazelle les connaît bien,
le fleuve est difficile d'accès : une zone immense l'entoure,
zone où la végétation se développe à une vitesse incroyable
sur les vastes bancs de sable que les crues hivernales ont constitués.
Et d'une année sur l'autre, les lieux changent d'aspect.
Aujourd'hui j'ai longtemps cherché un passage possible pour retrouver le lit du fleuve.
Plusieurs fois je me suis véritablement perdu dans un labyrinthe touffu,
parvenant dans des impasses où des poches d'eau marécageuses me barraient le chemin.
Avec de l'obstination, je suis tout de même arrivé au lit estival de la Loire.
Ces lieux sont étrangements déserts.
Les oiseaux peuvent s'y croire au bout du monde.
Les plantes aussi.
Dans les sortes de lagons qui se maintiennent, j'aime marcher à pieds nus.
Et mes yeux se rassasient !
Une plante m'a spécialement intriguée.
Elle semble coloniser à toute vitesse ces grandes flaques d'eau surchauffées par le soleil.
J'ignore leur nom.
La tige qui s'avance développe de nombreuses racines qui se dirigent vers la vase sableuse.
Dans la même zone fleurissent de magnifiques ails (?)
Je crois que je passerais des heures en ce lieu !
Le ciel est variable.
Il est maintenant très chargé.
Le vent s'est levé et fait frissonner l'eau.
Je contemple, étonné, les gros rochers que le flot a apportées l'hiver dernier.
Quelle puissance a ce fleuve quand il se gonfle
et prend son élan vers l'océan....
Bon, il faut que je rentre.
Car ce soir je vais me faire un velouté de petits pois : potage froid.
Le gaspacho était si bon que je vais essayer d'autres choses, dans le même genre.
Je regagne donc Gazelle,
en traversant à nouveau cette curieuse lande,
où fleurissent des onagres, des saponaires, des vipérines,
de magnifiques ambroisies, des séneçons Jacobé,
une multitude de petites fleurs blanches qui me font penser à des asparagus,
et les menthes pouliot ( je m'en cueille une petite poignée pour ce soir ).
Pourquoi viens-je si peu souvent à la Loire ?