- Le rêve du refrain de la page 81 -
Je participais à une fête.
Toute la ville (petite ?) était en fête.
Fête de quoi ? je ne sais, mais la liesse était à son comble.
L'organisateur de la fête était mon ami.
Je crois que c'était un homme, mais je ne le voyais pas.
La seule chose que je savais , c'est qu'il comptait absolument sur moi.
presque une question de vie ou de mort pour lui !
La réussite grandiose de sa fête reposait entièrement sur moi.
Comment ?
Voici :
La fête devait se clôturer par une chanson très solennelle.
Mon ami chantait les couplets
mais c'est moi qui devait chanter le refrain.
Je vis un temps bref les 8 lignes de ce refrain,
mais je n'eus pas le temps de les lire complètement
et encore moins de les mémoriser.
Ce qui d'ailleurs ne m'aurait servi à rien : je ne connaissais pas l'air.
Pis, je ne sais absolument pas chanter !
Bref : c'était une mission impossible.
Et pourtant mon ami était persuadé que j'allais faire ce qu'il attendait de moi :
chanter comme Caruso, et d'une voix entraînante,
et tout le peuple devait avec moi chanter ce refrain
et ça allait être une apothéose !
Le moment est arrivé, c'était à moi....
mais rien ne sortait de ma gorge et pour cause....
Je faisais des efforts de mémorisation, d'imagination,
mais rien.
Cette situation s'éternisait
et une sourde protestation s'éleva peu à peu de la foule, déçue, devant ma carence.
Et finalement mon ami a surgi.
En fait je ne l'ai pas vu, mais j'ai seulement entendu sa voix.
Il était furieux !
je l'avais humilié, je lui avais fait rater sa fête,
j'avais trahi mes engagements (lesquels ?)
et il me montra la page du livre où se trouvait le refrain : page 81.
Là je me suis réveillé, angoissé et honteux,
avec un profond sentiment d'échec, et une sorte de culpabilité relative à cet échec.
Mon ami (très important pour moi, sans savoir qui il était) me rejetait violemment.
Mon angoisse venait sans doute de là, d'être rejeté.
Curieusement ce rêve, quasiment vide, m'a bouleversé un long moment
comme s'il s'était agi du cauchemar le plus horrible... !!!
Je crois même que mon coeur battait plus vite
comme si un grand danger s'était élevé au-dessus de moi.
Ou en dedans de moi.
J'ai cherché à comprendre ce qui m'angoissait tellement.
C'est alors que quelque chose me devint évident.
Cette accusation était logiquement non fondée.
Car j'étais dans l'impossibilité de faire ce qu'on attendait de moi.
Pourtant mon ami semblait persuadé qu'il était dans son droit :
je lui avait promis !!!!!!!
Sa déception, et sa colère, était à la mesure de la foi qu'il avait mis en moi.
Il ne pouvait qu'être profondément ulcéré de mon impéritie.
Il ne pouvait interpréter mon impuissance que comme une preuve de ma mauvaise volonté.
C'est alors qu'il me devint évident que j'étais effectivement coupable de quelque chose :
d'avoir laissé se développer dans l'esprit de mon ami cette certitude.
Cet "ami" (bien mystérieux) tombait de haut.
Il me haïssait désormais.
Et cette fois c'est moi qui me sentais rejeté.
Situation imaginaire qui peut se décliner en d'autres situations, dans la réalité.
C'est de là qu'il fallait que je reparte désormais.
Je finis par me rendormir.
J'ai illustré ce texte par un bout de carton qui traînait sur la grande table.
Voici plusieurs années, je m'étais servi de ce grand carton
pour essayer d'inventer une autre façon d'écrire les notes de musique.
C'était à l'époque où je m'étais mis en tête de jouer de la clarinette.
(J'aime énormément cet instrument)
Mais ma tentative échoua
et après 4 années d'effort, j'abandonnais.
Ce n'est pas le doigté qui bloquait, mais la lecture du solfège.
J'ai réutilisé depuis quelques jours ce grand carton
que j'ai retrouvé derrière le piano
pour me servir dans mes actuels travaux d'encollage.
D'où son aspect un peu bizarre !
J'en ai découpé un bout pour le scanner.
Bises à tous.