- Un conte pour tous les humiliés de la terre : " Le passeur de lumière" - 1 : Jean Jean - -
Je viens de recevoir un conte....
que je veux mettre de suite sur mon blog.
Je le dédie à tous ceux qui, parmi nous, pensent être méprisés,
tenus pour sans valeur, ignorés
et qui finissent par croire qu'ils sont sans valeur, de fait.
Alors parfois ils abandonnent ...
ils s'isolent, se taisent...
et ils souffrent en silence.
Ils pensent avoir raté leur vie.
Ils savent bien qu'au fond d'eux même se trouve un trésor,
un trésor de capacités,
un trésor d'inventivité,
une trésor de générosité,
un trésor d'amour.
Mais personne ne semble les voir.
Le nom que l'on porte
peut être pris dans cette tornade destructrice.
Je parle d'expérience.
Mon second prénom est Clovis.
J'avais honte de ce prénom.
Dans ce conte aussi il est question de nom.
Or plusieurs parmi nous n'aiment pas leur prénom.
Pourquoi ?
Bon....je vous dis le conte.
Je suis obligé de le couper en plusieurs épisodes : il est long.
Je vous dirai à la fin qui en est l'auteur
Le passeur de lumière.
Dans un tout petit village,
perdu au milieu d’une immense forêt,
vivait un petit garçon prénommé Jean-Jean.
Il était le dernier de huit enfants,
et tous les huit étaient des garçons.
Il y avait avant-lui
Jean-Pierre,
Jean-Marie,
Jean-Paul,
Jean-Marc,
Jean-Christophe,
Jean-Michel et Jean-François.
Depuis des générations et des générations, dans cette famille là,
tous, sans exception aucune, portaient un prénom dérivé de Jean.
Mais voilà, lorsque sa naissance s’annonça,
les parents de Jean-Jean se trouvèrent à court d’imagination,
et décidèrent de l’appeler tout simplement Jean-Jean.
Jean-Jean, Jean-Jean....... se répétait-il depuis sa plus tendre enfance,
et cela résonnait à ses oreilles comme un vulgaire diminutif,
du genre de Zou-Zou ou Fi-Fi.
Et cela lui rendait le cœur lourd, lourd…..
Chacun de ses frères possédait une particularité
qui le rendait unique et différent des autres :
Jean-Pierre était le plus fort,
Jean-Marie était le plus beau,
Jean-Paul le plus intelligent……..
Jean-Jean, lui, n’avait aucun don, aucune qualité spéciale,
il était seulement le p’tit Jean-Jean,
dont personne ne se souciait vraiment.
Alors il se faisait tout petit,
si petit qu'on en oubliait sa présence.