- Bonheur - Malheur - 2 - Résilience -
Je suis navré !!!!
Mais le texte de mon article n'est pas paru
et je ne l'ai pas conservé.
Si bien que seule l'illustration qui devait l'accompagner a été reproduite.
Je vais essayer de reconstituer cet article et vais le joindre avant ce soir.
Mille excuses encore.
Voici, j'ai refait un texte
Je laisse au départ le lien vers l'article de ramon.
Dans une vie, la « quantité » de malheur
est-elle supérieure à la « quantité » de bonheur ?
Les évènements malheureux qui surviennent
ont-ils plus de poids que les bons ?
Peut-on les peser avec une Roberval,
comme l’on ferait avec des cailloux blancs et d’autres noirs ?
Poser ainsi la question nous égare,
nous entraîne dans une voie sans issue.
Les « bonheurs » et les « malheurs » ne sont pas de même nature.
Un don ne se pèse pas avec la même balance qu’une privation.
La naissance d’un enfant
n’est pas à comparer à sa mort.
Sa naissance était apparition d’un être.
La fin de sa vie ne supprime pas sa naissance.
C’est la fin d’un parcours, fin prématurée.
Mais sa naissance demeure un fait éternel, ineffaçable.
Le monde, après sa naissance,
ne sera plus jamais le monde d’avant.
Le bonheur, c’est un don de vie,
C’est une présence, l’ouverture à un autre.
C’est un soleil qui se lève.
Le soleil qu'est l’autre.
Ou qu’il peut devenir : c’est une promesse de relation.
C’est aussi tout ce qui peut favoriser la rencontre de l’autre, d’un autre.
Quand le soleil se lève le matin, c’est une joie.
Pas le soleil par lui-même.
Une étoile, c’est une boule de feu… j’en fais quoi ?
Mais la venue du soleil me réchauffe (don de vie)
et établit le jour : je vais pouvoir « voir », rencontrer, les autres.
Remarquons que deux amants,
s’ils n’ont pas encore faim de pain et de beurre,
ne désirent pas forcément que le soleil se lève rapidement.
La rencontre avec l’autre, ils sont en train de la vivre.
Pour l’instant le soleil peut bien rester couché !!!!
Leur soleil, c’est leur relation.
Le bonheur, c’est d’avoir deux jambes pour marcher vers l’autre,
ou une voiture pour pouvoir lui rendre visite,
ou de l’argent pour lui offrir le restaurant, ou une maison,
ou élever les enfants qui pourront venir…
Le bonheur, c’est toujours une relation.
Une relation espérée.
Une relation en train de s’épanouir.
Et certes, elle n’est jamais achevée.
Le bonheur, c’est l’acquisition d’un nouveau moyen de relation.
Par exemple un appareil photo.
Car si je fais des photos, c’est bien pour les montrer.
Ou par exemple une nouvelle recette de cuisine.
Si je l’apprends, c’est bien pour partager le nouveau plat avec quelqu'un.
Ou encore l’apprentissage d’un instrument de musique…
pour la même raison.
Un couple humain n’est heureux que s’il avance sur un chemin neuf :
celui de la découverte de l’autre.
Si ce désir de découverte s’éteint,
si l’espoir de découvrir le mystère qu'est l’autre se tarit,
le couple entre dans le malheur.
Ou au moins dans la tristesse et l’ennui….
On continue à vivre ensemble, mais on s’emmerde !
*****
Alors, en cas de malheur, on fait quoi ?
Nous parlons des grands malheurs,
dont on dit qu’ils créent des plaies qui ne peuvent se refermer.
Le mot n’est pas heureux.
Ces grands malheurs modifient le monde d’une façon définitive : oui.
L’état antérieur est irrécupérable : oui.
Mais faut-il parler de plaie ?
De plaie inguérissable ?
Si la plaie demeurait béante ….
cela signifierait que la vie s’est totalement arrêtée,
comme dans le château de la Belle au Bois Dormant.
La plaie se cicatrisera si la vie reprend son cours,
c’est-à dire si le sujet, contraint par la réalité,
accède à un niveau supérieur d’ « être ».
Cette capacité de résister, et de se transformer,
ce doit être cela que l’on appelle maintenant résilience.
Je ne m’intéresse pas trop à ce mot à la mode.
Mais j’avoue que le défi que la vie peut, en somme,
proposer à quelqu’un, ou plutôt imposer, et sans préavis,
a quelque chose de vertigineux.
D’une brutalité inouïe.
Elle exige de l’individu une évolution gigantesque !
Elle lui demande, comme une sphinge sans pitié,
de comprendre ce qu’est la présence dans l’absence……
Mutation de l’intelligence qui semble de prime abord impossible.
Exigence presque surhumaine !
Je comprends que beaucoup échouent devant ce gouffre.
Et cherchent à fuir (médicaments, oubli, divertissements, repli sur soi…).
Je comprends aussi que beaucoup cherchent à s’éloigner des endeuillés,
et des grands traumatisés de la vie.
Comme on s’éloignerait d’une falaise qui menace de s’effondrer.
Une autre attitude est heureusement possible !
Car le rétablissement de la joie de vivre l'est aussi.
La mort n’arrêtera pas la vie !