Une trilogie : un conte, une rencontre, un rêve - 3/... : Le rêve de la femme panthère -

Publié le par kasimir, dit pinson déplumé

 

 

 

 

Le rêve de la nuit maintenant.

 

Je vois une femme et un homme.

Je suis moi-même invisible et ne participe à aucune action dans le rêve.

Mais totalement présent à ce qui se passe.

Je ne suis qu’observateur.

 

La femme est très soumise à son mari.

Manifestement elle n’a pas la parole, le craint.

Situation banale d’une femme qui ne se croit ni autorisée ni capable

d’être fière d’elle-même,

d’être une personne à part entière,

maîtresse de ses pensées, de ses sentiments, de ses actions.

 

Elle est dominée par son mari

comme elle pouvait l'être dans sa toute petite enfance

durant laquelle elle était totalement soumise au couple parental.  

 

Elle n’est donc pas une vraie partenaire pour cet homme

Mais la cinquième roue d’un carrosse : elle suit.

 

Le couple s’engage sur une route

et rencontre une femme noire.

Belle, bien vêtue, souriante…

Elle accueille le couple.

 

Le contraste est frappant entre la femme blanche,

timide, pas sûre d’elle-même,

et la femme noire dont la liberté intérieure éclate comme un soleil.

 

La femme noire parle (aucun souvenir de ses paroles)

Et chacune de ses paroles est comme une baguette de fée :

La femme blanche se transforme (intérieurement) à toute vitesse.

Il est évident qu’elle est en train de se libérer de toutes ses inhibitions.

De devenir autre, radicalement autre.

 

C’est alors que l’homme s’avance.

Manifestement la transformation de sa femme ne lui convient pas.

Il veut la garder telle qu’elle est, soumise, timide, à sa merci.

 

Il s’avance vers la femme noire d’un air menaçant.

On sent qu'il pourrait la tuer.

Qu'il veut au moins la faire taire.

La situation est tendue, presque angoissante.

 

La femme noire, que l’on croyait seule,

donc sans défense,

donc en grand danger,

appelle son compagnon.

Je ne me souviens pas du nom.

D’ailleurs elle parle un langage inconnu

Même si ce qu’elle dit est parfaitement compris.

 

On entend la voix de son ami qui dit lui envoyer tout ce qui est nécessaire.

Tout arrive en effet en un instant, par des sortes de canaux le long des murs.

(Cela  me fait maintenant penser à la rapidité avec laquelle,

dans le conte d’Aladin, le génie opère dès qu'il est appelé)

 

Ce que le génie, non, l’ami, envoie, ce sont des sortes de seringues.

Des seringues très fines (comme des crayons très allongés)

ultramodernes, brillantes, d’une finition parfaite.

Comme de petites fusées.

On les sent redoutables de précision.

Un peu magiques.

Elles sont maintenant dans les mains de la femme noire.

Laquelle est toujours très souriante,

ne manifestant ni  peur ni agressivité.

 

L’homme est impressionné. 

Tellement impressionné qu’il recule,

puis s’en va...

puis disparaît complètement.

 

Alors la femme blanche, qui semble totalement guérie,

transformée, autre,

libérée de toute ses peurs,

de toutes ses inhibitions,

de tous ses doutes sur elle -même,

ses doutes sur sa "valeur",

se jette dans les bras de la femme noire,

pleurant de rire, pleurant et riant à la fois,

bouleversée d’émotion par cette éclosion soudaine de tout son être.

 

En fait cette femme noire est seule dans cette caravane.

 

La voix de l’ami, entendue,

les canaux , invisibles, par lesquels arrivaient les seringues,

tout cela est comme créé par la seule pensée de cette femme.

 

 

 

                                 panthere.jpg

 

 

 

 

 

C’est alors que la femme noire (panthère noire !) se tourne vers moi

et me fait un grand sourire.

 

Je reconnais alors le sourire que cette femme noire

m’avait fait sur le parking du magasin LIDL

(alors que pas un seul mot n’avait été échangé entre nous).

 

 

 

 

Premières réflexions.

 

Femme blanche, femme noire…

non pas deux femmes distinctes, telles que les met en scène le rêve,

mais il s’agit là, à mon avis, d’une seule femme,

avec, comme Janus, ses deux visages possibles :

 

la femme qui n’a pas confiance en elle,

qui est bloquée, humiliée, paralysée, honteuse,

qui se sent coupable de tout,

de ses pensées, de ses désirs,

et tout simplement de vouloir être une personne par elle -même,

et non en référence constante à quelqu'un,

 

et l’autre qui a confiance en elle-même,

qui avance dans sa vie, pleine de dynamisme.

 

Les deux sont présentes dans toute femme.

Laquelle va gagner ?

La femme fière d’elle-même ?

Ou la coincée, la châtrée, la dépendante ?

 

Cela dépend peut-être de la présence d’un mystérieux ami,

totalement fidèle,

présent bien qu’invisible,

présent au fond de son cœur,

qui est son garant,

qui donne à la femme toute l’assurance nécessaire.

 

Le « mari » du rêve, mari de la femme blanche, est lui-même fictif :

il représente, non pas un compagnon réel,

mais ce qui, dans la femme, au fond de son être,

la maintient dans cet état humilié d’impuissance.

 

En termes analytiques, on dirait que ce « mari »

représente son surmoi, ou une imago ,

un « objet » interne interdicteur,

qui joue le rôle d’un censeur, d’un juge exigeant et sévère,

méprisant et cruel.

 

C’est pourquoi il disparaît purement et simplement.

Il ne représente pas un compagnon réel, aimé.

Mais une fonction.

Une sorte de fantôme.

 

Cette fonction est supprimée,

comme on efface un vulgaire virus informatique.

 

Cela était ma première réflexion.

 

La seconde est qu'évidemment, d'autres restes diurnes sont présents dans ce rêve.

Ils sont relatifs à telle ou telle personne...

qu'il m'est évidemment impossible de nommer.

 

Il me reste à dire encore deux choses.

 

Ce que signifie la renarde :

ce symbole souvent utilisé dans les contes chinois.

  

Et des pensées plus personnelles

(qui ne sont pas nécessairement celles du conteur)

relatives à la fin de ce conte.

 

Que peut-il bien signifier, dans nos vies concrètes ?

Son contenu sexuel est évident.

 

Pour l'instant je m'arrête.

 

 

 

 

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Commenter cet article
A
<br /> <br /> Mais non pas pour rire!!!!Mais par sympathie!!!<br /> <br /> <br /> En ce moment j'entends beaucoup parler de drague chez moi...Les 2 cousins (9et 11ans) et la cousine (11ans) discutent  de leurs plans de drague.de cour de récré et de piscine...et ça m'amuse<br /> bien!Bizzz<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Pareil, Nicole !<br /> <br /> <br /> Pour rire et vivre la sympathie dans la légèreté et la joie.<br /> <br /> <br /> Pas de contradiction !<br /> <br /> <br /> et j'imagine ta joie en écoutant la toute nouvelle génération.<br /> <br /> <br /> Puisse-t-elle ne pas subir l'affreuse culpabilisation qui a gangréné nos relations<br /> <br /> <br /> enfin je parle pour moi.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> blanche-noire.....ouverte ou 2 visages,les faces de chacun<br /> <br /> <br /> bisous Pinson<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> oui Nez<br /> <br /> <br /> les faces de chacun de nous<br /> <br /> <br /> tous les personnages d'un rêve<br /> <br /> <br /> (ou d'un conte, qui est comme un rêve public, que l'on se raconte)<br /> <br /> <br /> représentent une partie de nous.<br /> <br /> <br /> Et nous mêmes, notre plénitude d'être, c'est nous tous ensemble :<br /> <br /> <br /> nous sommes aussi parties les uns des autres.<br /> <br /> <br /> ça c'est le grand mystère.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Réfléchis Kas.!!!!!Etre sympa et souriant avec quelqu'un ne signifie pas drague chez les panthéres.. ni chez les ladies black or white ...Et une toute petite drague sur un parking de supérette,<br /> c'est plutôt flatteur!!!!<br /> <br /> <br /> Voir gmail pour complément<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> une petite drague...<br /> <br /> <br /> oui, que pour rire... c'est peut-être ça !<br /> <br /> <br /> pourquoi pas ?<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Etant donné que ma famille proche est assez colorée.....j'aimerais savoir si ta jolie panthére noire pourrait être une panthére blanche...@+<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Que veux-tu dire .<br /> <br /> <br /> Est-ce que ça aurait pu se passer avec une blanche ?<br /> <br /> <br /> Oh oui, sans doute.<br /> <br /> <br /> Mais de fait une femme blanche a moins tendance à exprimer avec autant d'évidence et de simplicité une telle sympathie inter<br /> humaine.<br /> <br /> <br /> question culturelle ? Attitude de prudence, de réserve ?<br /> <br /> <br /> Une telle attitude chez une femme blanche aurait pu (peut-être) passer pour une avance, une provocation....<br /> <br /> <br /> Alors que là, non, il n'y avait pas ambiguité.<br /> <br /> <br /> Enfin, je ne sais pas trop.<br /> <br /> <br /> Va falloir que j'y réfléchisse !<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Je vais tout à l'heure chez Lidl... j'ouvre l'oeil, je verrai peut-être un bel Africain ?!!!  au moins un, d'ailleurs !!!  bisous, bon après-midi; il va pleuvoir... ça change un peu...<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Ah Sitelle, tu me fais trop rigoler !<br /> <br /> <br /> Bon, d'accord, je dirai rien à ton mari ....<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> <br /> on m'a dit que j'en étais une l'autre jour..chutt..<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> chuttttttttttttttt............<br /> <br /> <br /> la flûte de Pan enchante la terre.<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> <br /> Pardon pour le comm de ce matin (posté sur le mauvais jour, en plus)!<br /> <br /> <br /> Prise dans la passionnante lecture de cette trilogie, j'en oublie le temps qui vous est nécessaire pour la création des textes et des superbes illustrations.<br /> <br /> <br /> Vous me pardonnez si je vous fais un beau sourire?...<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Le pardon est comme une minuscule feuille morte<br /> <br /> <br /> emportée par le vent puissant du sourire.<br /> <br /> <br /> Qu'il est beau, qu'il est puissant, le vent de l'amitié !<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Bonne nuit Kasimir ! je relirai demain, ce soir mes yeux n'en peuvent plus, sauf se fermer... Bonne nuit !<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> J'espère que tu as bien dormi.<br /> <br /> <br /> Je suis un peu comme toi:<br /> <br /> <br /> le pinson est en train de se changer en marmotte.<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> <br /> Beau symbole, la panthère noire.<br /> <br /> <br /> Cette femme blanche soumise ne me dit rien qui vaille.<br /> <br /> <br /> Va savoir si c'est pas elle, la véritable panthère!<br /> <br /> <br /> bonne soirée ami Kasimir.<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> oh non, je ne crois pas.<br /> <br /> <br /> Cet état de faiblesse d'un moi mal structuré existe<br /> <br /> <br /> c'est même très fréquent<br /> <br /> <br /> et la question est de savoir comment on peut se sortir de cette situation<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> <br />  Waouh ! Il ne faut pas s'absenter longtemps avec toi Pinson ! Pour rattreper le retard il faut mettre<br /> les bouchées doubles.<br /> <br /> <br /> La femme noire en splendide panthère, la femme blanche en "moutonne" géniante, les deux en une seule donnent une "mouthère" ou une "pantonne" ! Dans les seringues acérées... de quoi<br /> guérir ou de quoi tuer ? Quel beau début de triller tu es en train de nous écrire.<br /> <br /> <br /> Te connaissant, la fin va être "détonnante" et la renarde va te jouer un tour.<br /> <br /> <br /> Bonne soirée et continue de dormir tes 8 heures, surtout n'oublie pas de rêver, ça vaut la peine, parce qu'on le vaut bien !<br /> <br /> <br /> Bisous du jour<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> ah oui, la renarde est un être presque mythologique<br /> <br /> <br /> et est très inquiétante,<br /> <br /> <br /> avec une forte charge dramatique<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> J'aime bien ta trilogie, Kas, il y a comme un fil rouge qui relie ces trois articles...<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> un fil rouge, oui, c'est ça<br /> <br /> <br />             <br /> <br /> <br /> on voit que tu habites près de la mer, toi...<br /> <br /> <br /> <br />