- Gilgamesh 11 - Réflexion sur la Bible : le "livre" des Hébreux -
Je voudrais faire une petite mise au point historique.
La " civilisation humaine " a de multiples visages
et s'est développée en divers points du monde, en de nombreuses étapes.
Mais il est incontestable que cette zone du Moyen et Proche Orient,
( au sens large : de l'Inde jusqu'à l'Egypte )
au carrefour de trois continents,
a été un lieu de fermentation extraordinaire.
Il se pourrait bien que ce soit là où a été inventée la métallurgie.
Là où a été inventée l'agriculture.
Inventé le blé.
Cette région est très riche et n'a pas été nommée sans raison " Le Croissant Fertile ".
Là où l'on a construit la première ville.
Là où l'on a inventé l'écriture
et le premier alphabet.
Là, enfin, last but not least,
où a été inventé le dieu unique.
Peut-être pas la seule région,
mais ce qui a été élaboré ici a marqué le monde.
Et le marque encore. (Hélas !!!!).
C'est ce dernier aspect de la religion qui va retenir notre attention.
Avant cette dernière invention, dans cette région
(nommée " Mésopotamie " = entre les deux fleuves)
régnait le polythéisme.
Et vivaient les " Sémites "
un groupe de peuples tous issus d'un unique ancêtre : " SEM " .
Sem est un descendant d'Adam, vous connaissez,
celui qui vivait au Paradis (le veinard !)
dans un beau jardin, justement, entouré de quatre fleuves.
Sem est un descendant de Noé
et Abraham sera son lointain petit fils.
D'Abraham "sortiront " les Hébreux, mais aussi les arabes, les Araméens, etc....
si l'un d'entre vous peut présenter cela clairement... merci d'avance
(et de corriger mes erreurs).
Et toutes ces ethnies étaient joyeusement polythéistes.
L'avantage, avec le polythéisme, c'est que si on est fâché avec un dieu,
on peut trouver du secours auprès d'un autre !
Mais zoomons sur Abraham.
Son papa vivait dans la ville d'OUR.
C'était quelque temps après le règne de Gigamesh : environ 2000 ans avant J C.
Ourouk l'enclose ? Il se pourrait bien.
Et son papa, en plus de faire paître ses chameaux, fabriquait des idoles.
Imaginez ses étalages (comme à Lourdes, vous savez).
Son commerce était florissant.
Mais le petit Abraham a fini par tourner en dérision le baratin de son papa
pour vanter les pouvoirs des petites statues qu'il avait fabriqué dans la nuit !
Il fabricolait , quoi !
Et en fin de compte Abraham, tête brûlée,
à décidé de quitter ce monde multicolore et trompeur :
il a pris les troupeaux et il est parti en Judée.
Bon je ne vais pas vous conter l'histoire d'Abraham !
Mais je voudrais seulement souligner ceci.
Le "monothéisme" qu'il a elaboré
plongeait ses racines dans l'humus polythéiste des Mésopotamiens
comme les rosiers trouvent leur sève dans l'humus des jardins. .
En relisant l'Epopée de Gilgamesh,
nous sommes, mine de rien, retournés aux racines de la religion des Hébreux.
Et cette religion, dans les récits qui l'ont élaborée,
regroupés dans " la Bible ",
a repris les mêmes images que celles qui papillotaient dans le monde sumérien.
Mais pas dans le même ordre.
Regardez !
Les dieux fabriquent les humains avec de l'argile.
Quand Adam s'ennuie, dieu lui fabrique une nana
(ici c'est Enkidou, pour tempérer la furie de G).
Noé... c'est Outa-Naphistim bien sûr !
Tout y est : même les dimensions du bateau qu'il doit construire.
Le récit de la Bible hébraïque est, il faut le dire, délicieux,
bien plus souple et élaboré que l'épopée de Gilgamesh,
qui lui est écrit comme à la hache, en cunéiformes.
Plus élaboré et plus souple,
à l'image de l'Arc en ciel qui s'ouvre au ciel après le retrait des eaux.
Enkidou quitte la jungle (avec une fille !!!)
comme Adam quitte le Paradis avec la belle Êve....
pour ne plus pouvoir y revenir (snifff).
Enkidou n'a pas plus résisté aux charmes de la donzelle
qu' Êve à la pomme presentée par... un serpent.
Même le beau jardin du Paradis se retrouve dans celui de Sidouri !
Et la plante d'immortalité deviendra, dans la Bible, arbre de vie,
arbre du savoir, ouvrant à tous les pouvoirs.
Les symboles se permuttent
mais tout est là ......
même un serpent qui, décidément, fait un sale tour à l'humanité.
Bref,
ce n'était que quelques notes, en vrac.
à plus
la peinture (el paraiso) de 1991
est de Rodolpho Arellano
un peintre nicaraguayen.