- Oniricolage 18 - Solitude 4 - èpilogue du rêve : des noces mystiques -
Cette femme est donc venue vers moi.
Je ne sais pas si elle était blonde,
mais incapable de la dessiner, je reprends ici le dessin de Aïcha.
Elle était habillée d'une façon simple,
vêtement de tissu clair, plutôt de couleur jaune paille.
Manifestement elle était à ma recherche, et ravie de me retrouver.
Elle ne manifesait aucun stress : elle était simplement toute joyeuse
car elle n'avait jamais douté qu'elle allait me retrouver.
Elle m'a prise dans ses bras
comme si nous nous connaissions depuis toujours.
Et nous nous sommes embrassés... sur la bouche !
Nos deux corps l'un contre l'autre.
Un instant de parfaites retrouvailles.
Combien de temps ce baiser bienheureux a-t-il duré ?
Je pourrais dire : une seconde
ou : une éternité.
C'est pareil.
Fin du rêve.
Je sais : quelques uns d'entre vous vont dire :
oui, il embrasse ainsi une inconnue !
Vous oubliez déjà que c'est un rêve.
Qui était cette femme ?
Me faisait-elle penser à une femme précise ?
Absolument pas.
Elle n'était pas une femme
elle était LA FEMME.
Et je dirais... ma mère.
Ah mais on n'embrasse pas sa mère ainsi !
Je sais.
Mais à nouveau , nous sommes dans un rêve.
De la jeunesse de ma mère, je n'ai qu' une photo, une seule.
Quand elle était fiancée à mon père.
Photo chez un photographe, en robe 1900 !
Mais elle était merveilleusement jeune et tellement belle !
Les souvenirs que j'ai ensuite d'elle sont bien différents.
Mais la femme de mon rêve correspondait à la jeune femme de la photo.
Y avait-il une signification sexuelle à cette rencontre ?
Bien sûr que... oui !
Sans la moindre gêne ou culpabilité.
Alors me direz-vous peut-être : mais c'est impossible !
Avec votre mère !
Encore une fois, il s'agit d'un rêve, ce qui veut dire " dans la vérité de l'inconscient ".
Or l'inconscient ne vit pas (de lui même) sous le régime du refoulement
et il sait bien qu'il y a un lien sexuel très fort à la mère.
C'est notre conscient qui a refoulé ce lien
au point qu'il a été oublié
qu'il est nié, chassé de la conscience chaque fois qu'il pointe le bout de son nez.
Or chacun de nous a passé ... 9 mois au ceur même du sexe de sa mère.
Si cela n'est pas un lien sexuel fort à la mère
alors les mots n'ont plus de sens.
En quoi cette rencontre (joyeuse et chaudement affective)
mettait-elle fin à mon angoisse existencielle
et à ma perte d'identité ?
Mais parce que ma mère est ma référence ultime.
Qui suis-je ?
Chef de gare, ouvrier agricole, professeur de latin grec, pilote d'avion de chasse...?
Cela n'a aucune importance.
Que je m'appelle Jeau Dupont ou Alfred Durand n'en a pas plus.
Mon seul lien d'origine qui me rattache au monde, c'est ma mère.
Tout l'amour qui va me rassurer tout au long de ma vie me vient de ma mère.
Tout ce que je recevrai ensuite d'amour évoquera (inconsciemment) cette première source.
Ce lien à la mère est inconscient.
Quand il se révèle
s'accomplit ce que l'on pourrait appeler
des noces mystiques.
Et là, on est bien loin du sexe.
ça se passe au niveau de l'être.
Ce sont des noces ontologiques.
Mais me direz-vous, où est votre mère ?
Où est notre mère à chacun de nous ?
Mais elle est en moi.
Elle est en chacun de vous.
Je m'explique.
Quand j'étais tout petit...
(je dis "je", car cela n'est compréhensible qu'en première personne
mais cela est évidemment vrai pour chacun)
quand j'étais tout petit; mon "je" était encore à l'état de germe.
Ma mère ME lavait, ME mouchait, M'habillait, etc......
Petit à petit je suis devenu capable de m'occuper de moi même
et maintenant JE ME lave, JE ME mouche, JE M'habille,
JE prends soin de Moi.
Qui est JE ?
C'est plus que Moi.
C'est ma mère en moi.
Alors, je ne suis pas seul.
Ma "solitude " est peuplée.
Cela est vrai même pour l'anachorète
qui sit tout seul dans une grotte au milieu du désert.
Sur cette image du désert (merveilleuse pour moi !)
je vous quitte.
J'ai assez dit de conneries comme cela !