- Oniricolage 19 - Des mères nommées Folcoche, et des hippocampes -
Tous vos commentaires m'ont enchanté
mais inquiété aussi.
Ils soulèvent tant de points, tous passionnants,
qu'ils agissent sur moi comme une stimulation forte.
Mais justement il devient impossible de les envisager tous en une seule fois.
Ce serait beaucoup trop important.
Je vais donc, pour commencer , n'en évoquer que deux :
celui de Télos et celui d'Anilou.
Telos nous dit :
Je n'aime pas ma mère,
et l'inverse est vrai aussi !
Et oui, cela arrive.
La pensée officielle est que cela est impossible.
C'est le dogme bien-pensant.
Mais cela est.
Cela est parfois.
Cela me fait penser à Galilée et à sa réflexion concernant la terre :
"et pourtant elle tourne ".
Il a fallu du courage à Galilée pour oser dire cela
en opposition à la monstrueuse et stupide puissance de l'église romaine.
Il en faut pour avouer publiquement :
et bien moi, je n'aime pas ma mère.
Oui, la mère peut être totalement défaillante.
Et plus que défaillante.
Pour mille raisons.
Hervé Bazin n'est pas le seul à le penser.
Et toi, Anilou, tu ne peux suivre sans réserve mon rêve
à cause de ton histoire personnelle.
Quelle émotion en te lisant, Anilou !
ma "vraie" mère m'a laissée si j'ai bien compris au bout d'un an
car "fille-mère" chassée de chez elle
elle m'a mise en nourrice
et après deux trois ans a consenti à mon adoption.
Cela aurait pu être une belle histoire,
et avec mon père ce fut le cas,
il m'a aimé comme il aurait aimé sa fille
mais pour "ma mère" ce ne fut pas le cas.
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j'ai eu beaucoup de mal à me construire
et cela me poursuit encore quelquefois...
Merci Anilou.
Nous confier ainsi tes pensées, de cette façon aussi simple,
est un grand cadeau que tu nous fais
même si ton anonymat est garanti par ton pseudo.
Mais ton témoignage ne me gêne pas du tout !
Qui est ma mère ?
Ce n'est pas forcément ma mère biologique.
Qui va donner à l'enfant la tendresse maternelle dont il a un besoin absolument vital ?
Peut-être une tante,
une grand mère,
un nourrice,
une voisine.....
Peut-être une instit.
Peut-être une grande soeur,
ou une petite soeur .....
Peut-être un homme !
Le père, ou tout autre.
Je pense au tableau de Rembrand (le retour du prodigue)
(mais je ne suis pas sûr du nom exact du tableau)
Peut-être même un animal !
La "Vie" a des ressources insoupçonnables.
Dans un registre un peu différent, ma femme m'a souvent raconté ceci :
c'est un chien qui m'a appris à marcher.
Ses parents avaient un gros chien loup.
Lulu s'appuyait sur le dos du chien
et lui, qui avait parfaitement compris la situation,
avançait tout doucement, tout doucement,
lui donnant tout le temps d'avancer ses petites pattes.
Dans le monde animal lui même
les exemples abondent.
Le père pigeon allaite, bec à bec, son petit.
Le pére hippocampe abrite toute se progéniture dans son estomac.
A propos de ces deux là ...
je les ai montré à notre amie Danielle, de Sète,
Danielle m'a fait remarquer que, surtout pour le gros, quelque chose n'allait pas.
Il lui manque précisément son ventre maternel.
Alors je l'ai remis sur le chantier.
Revenons au rêve.
La femme qui vient vers moi n'est pas ma mère historique;
Elle est la mère que je porte en moi.
L'image que j'ai de la mère.
Et bien plus que l'image.
En quelque sorte une pièce maitresse dans la constitution même de mon être.
Cette mère idéale, Anilou,
tu la portes en toi.
D'accord, tu as eu du mal à te construire.
Mais tu t'es construite.
Comment ?
Je n'en sais rien.
Mais tu l'as fait.
et tu as pu devenir mère à ton tour.
Bonne route à tous.