- Sète - 4 - Tout le tour de l'étang de Thau ! -
Aujourd'hui, nous allons faire...
tout le tour de l'étang de Thau.
Notre point de départ : le Mont St Clair.
Nous allons partir vers l'ouest , tout le long du Lido.
A gauche (derrière le tronc du pin) la petite plage de Sète
qui se prolonge par celle du Lido.... jusqu'à Agde !
Que dites-vous de ce petit arc de cercle ?
Une route la longe.
Dans le passé elle était directement en bordure de cette plage,
et ce devait être bien agréable d'y rouler.
Mais des aménagements ont eu lieu pour, je crois, deux raisons :
l'afflux des touristes l'été,
les tempêtes venues du sud.
Celles-ci submergeaient souvent la route ,
la recouvrant de sable,
la détruisant parfois.
Des barrières de piquets solidement tressés ont été plantées
sur plusieurs rangées entre la route et la plage
(on dit je crois des ganizettes ... ?)
avec, entre les barrières,
introduction d'une flore adaptée (et pour moi inconnue)
Flore qui comporte ses petits trésors.
Par exemple ces plantes qui semblent être des sédums ...
Cette barrière n'est pas dérisoire.
Elle devrait jouer le même rôle que les fagots de sarments
qui furent déposés là il y a bien longtemps ... avec succès.
Evidemment, de la route, on ne voit plus la mer,
mais ce dispositif... canalise la foule des touristes en été !
Elle est doublée d'une large piste cyclable, que voici :
Hummm, là il était un peu tard
et les touristes vélocypédiques rentrés, depuis longtemps,
dans leurs métropoles !
Nous retournant vers notre point de départ, vers l'Est,
nous allons comprendre pourquoi Sète s'appelle ainsi.
Regardez le Mont St Clair :
son profil évoque une baleine sortant son dos de la mer.
Toutes mes excuses : la photo est bien sombre !
En latin, baleine se dit " Cétus "
(pensez à " cétacés ")
et l'on a d'abord appelé la ville bâtie à son pied " Cette ".
Cet orthographe avait quelque inconvénient, paraît-il.
Alors en 1927 le nom est devenu " Sète ".
On retrouve le nom ancien de Cette sur les vieilles cartes postales,
aussi sur quelques spécialités locales.
***
La foule est partie...
la plage est restée,
immense.
Couverte, comme toutes les plages, de mille petits trésors.
Suffit de les chercher.
Si vous aviez de très bons yeux...
voici ce que vous verriez !
Avec nos yeux ordinaires,
elle réserve tout de même de bien belles découvertes !
Jugez plutôt...
Pourquoi ces coquillages s'étaient-ils ainsi rassemblés ?
En s'approchant, la raison devenait évidente :
Toutes admiraient la nouvelle perle fabricolée par une petite huître.
Cette perle devait valoir une fortune !
Je voulus la saisir.
Hélas...une vague déferla
et quand elle se fut retirée, l'huître était vide !
J'ai cherché, cherché...
mais n'ai pas retrouvé la perle.
Qu'importe.
Car la mer était là, pailletée de lumière.
Et le temps passait, passait,
comme l'eau et le sable s'échappent de nos mains....
Et on ne voyait pas passer les heures.
Oui, la mer, près de nous, demeure ...
infinie...
mystérieuse...
En se promenant près d'elle,
on côtoie non seulement une immensité spatiale
mais aussi une immensité de temps.
Comme si la première ouvrait sur la seconde.
Le temps, celui que l'on compte en heures,
semble alors s'abolir,
pour donner place à une autre durée,
une autre réalité,
qui n'a plus aucune limite,
qui ne peut être fractionnée.
La mer nous emporte au-delà du présent,
hors du temps.
Le temps se dilue dans l'espace,
comme le ciel, à l'horizon,se confond avec la mer,
comme le sel se dissout dans l'onde mouvante.
D'où cette impression curieuse
de se sentir transporté dans un monde différent, atemporel.
***
On pourrait dire que cette côte, toute droite, est sans charme,
si on la compare par exemple à la côte bretonne,
avec ses rochers, ses criques.
Son charme est autre...
et d'une grande puissance.
Il est invisible, presque immatériel.
Il est fait de silence,
à peine habité par l'écoulement du vent,
par la respiration immense de la mer.
Il est parfum léger :
est-ce celui du sel ? de l'iode ? des algues ?
je ne sais.
Il enivre comme une drogue.
Il s'empare de toute notre sensibilité
***
L'extrémité Ouest du Lido, je la connais peu.
Nous y reviendrons à cause... d'un volcan !
Cette fois nous allons retourner vers Sète par la rive Nord de l'étang.
Plusieurs localités y possèdent de petits ports de plaisance :
ici ... Marseillan, ou Mèze, je ne sais plus.
Ports endormis à cette saison.
Mais l'activité essentielle de la rive Nord de l'étang,
c'est la conchylicuture :
élevage des moules et des huîtres.
Du Mourre Blanc ...
ou de Mèze ...
( *)
l'île de Brassens est toujours visible, inévitabe.
Des pontons avancent vers le large pour faciliter l'accostage des bateaux
en partance vers les installations, ou en revenant.
De Bouzigues, on domine les immenses parcs à huîtres,
dont les tables semblent s'avancer vers l'île de Sète,
plus proche cette fois,
comme une escadrille de Martiens.
Mais regardez sur la photo que j'ai notée ( *)
à l'extrémité proche du premier rail se trouve une plante.
Je l'ai repérée en plusieurs points de la côte,
en grande abondance au Mourre Blanc.
C'est une petite cucurbitacée bien facétieuse !
Son nom est " Ecballium Elaterium ".
Plante typique du midi, surtout dans l'Hérault,
mais que je connaissais
pour l'avoir découverte au Breuil sur Couze, en Auvergne,
dans le merveilleux jardin d'Ernest Grenier.
Et évidemment il m'a fait voir les fruits.. ovoïdes, très poilus,
qui jaunissent en mûrissant...
et il m'a incité à en cueillir un.
C'est la blague inévitable !
car le fruit explose, littéralement,
en se propulsant, par un effet de réaction,
et en projetant partout son contenu mucilagineux.
L'effet est saisissant.
Et je n'ai pas hésité à proposer la même chose ...
Le nom français de cette plante est " Ecbalie Elatère"
mais on l'appelle plus souvent : "Cornichon d'âne",
ou "Concombre d'attrape",
ou encore "Momordique-à-ressort".
En allemand : "Echte-Springgurke"
En italien : "Cocomero--asinino"
En anglais : "Touch-me-not".
Attention !
Le contenu de ce cornichon explosif
est un purgatif très violent !
Si vous en mangez un, vous risquez fort de...
faire comme lui : d'exploser !
Bon...
le jour s'écoule, il faut rentrer.
Ce yacht nous fait rêver.
Rêver d'une croisière aux Antilles.
Et ma foi... cette île pourrait être Saint Martin,
ou une des îles Vierges
avec les riches villas en haut de la colline.
Alors je rêve
...
et mon rêve m'emporte...
et se transforme en tableau.
Prochain article sur Sète le 16 octobre.
Samedi 12, je vous montre quelques fabricolages.
***