Apollon, Coronis,Esculape et le corbeau blanc : conte inspiré d'un mythe Grec
Apollon,
fils de Zeus et de Léto, frère d'Artémis,
dieu du soleil et de la musique, de la poésie et des arts,
Apollon était adoré des femmes !
Il en aima un certain nombre.....
Si grande était sa vanité qu'il n'était pas surpris
quand les femmes s'évanouissaient à ses pieds.
Par contre, ce qui le stupéfiait,
c'est l'idée qu'une femme pût aimer quelqu'un davantage que lui.
Un jour, son corbeau familier lui dit :
"Ton amoureuse, Coronis,
je l'ai surprise avec un mortel en train de l'embrasser.
- L'embrasser ???
- Tro lolo ah ! siffla l'oiseau chanteur.
Car il faut vous dire qu'à cette époque la voix du corbeau
était la plus mélodieuse des voix d'oiseaux,
de plus son plumage était blanc, d'un blanc immaculé.
-Ma bien-aimée ! Embrassant un mortel !
s'exclama Apollon....
- Tro lolo ah, gazouilla le corbeau,
je l'ai bien vue car je les ai survolés.
Apollon fulmina.
Apercevant au loin sa bien-aimée,
s'avançant seule avec son nouveau-né dans les bras,
il mit une flèche à son arc d'or et tira.
Au moment où la flèche s'envolait,
Apollon fût saisi d'un doute :
"Et si mon corbeau avait menti ?"
La flèche fendit l'air en sifflant,
son empenne de plumes traçant un sillage coloré.
"Ou s' il s'était trompé.
Si l'homme qu'elle embrassait était un ami ou un parent ?"
La flèche poursuivit sa course en bourdonnant comme un frelon.
Apollon s'écria :
"Chère et douce Coronis !:
la mère de mon enfant ! Oh ! "
La flèche vibra en frappant sa cible.
Coronis chancela et s'affaissa lentement.
Le corbeau blanc se posa sur l'épaule d'Apollon
"Bien visé maître !"
Mais Apollon le projeta à terre et le piétina :
"Maudit sois tu oiseau de malheur !
Regarde ce que tu m'as fait faire !
J'ai tué ma douce et innocente Coronis."
La malédiction d'Apollon brûla l'oiseau,
calcina ses plumes blanches
et lui serra la gorge.
C'est depuis ce jour que le corbeau est noir comme de l'encre,
et qu'il ne pousse plus que des CRÔA CRÔA enroués.
Apollon, se rua près de sa bien-aimée.
Elle était morte.
Avant que le bébé, tombant des bras de sa mère, n'eût touché le sol, Apollon le rattrapa
"Toi Esculape, mon fils, tu ne mourras pas !"
Il confia Esculape à Chiron, le bon Centaure.
Chiron , plus sage que les mortels,
connaissait les secrets de la Nature,
de la Magie, de la Philosophie,
d'un esprit sain dans un corps sain.
Il vivait dans une grotte à flanc de colline
et connaissait l'usage de chaque plante, de chaque source.
Tout cela, il l'enseigna au petit Esculape,
et le garçon se révéla être un élève doué.
Il n'oublia rien de ce qu'il apprenait.
Mais il en découvrit davantage lui-même.
Il en sut bientôt plus que Chiron
dans l'art de soigner les malades et de guérir les blessures.
Les humains n'étaient pas les seuls à consulter Esculape :
animaux blessés par les chasseurs,
oiseaux malmenés par les chats,
fleurs aux feuilles flétries par la rouille,
figuiers dénués de fruits,
tous venaient implorer son secours.
Malheureusement, Esculape, guérissant trop de gens ,
fut à l'origine d'une intolérable surpopulation.
Pour cette raison, Zeus le foudroya.
Mais c'est une autre histoire
à raconter l'hiver, devant la cheminée.
Ce conte m'a été transmis par "Fleur d' Arnica"
je l'ai outrageusement raccourci (le conte !)
et passablement modifié.
Je remercie Arnica de me l'avoir envoyé
et je la supplie de me pardonner d'avoir osé le malmener. !