- La Joie - 2 - Nous vient-elle de l'extérieur ? -
La joie, ses causes sont-elles extérieures ?
Apparemment oui.
Ce matin, grand soleil...
Ha ! Je me sens le coeur en fête !
Impression inverse si le ciel est couvert, gris,
s'il fait humide et froid.
Même le bulletin météo cherche à nous rendre tristes :
il nous dit que le temps se "détériore"
et si il annonce que le soleil va revenir,
il affirme que ce sera le retour du "beau temps",
même si la nature crève de sécheresse.
J'ai joué au loto et j'ai gagné cent millions d'euros.
Ha, quelle joie !
Ou bien j'ai un bon job, je suis riche.
Je viens de passer un examen, et je suis reçu !
J'ai ouvert un commerce, et les gens font la queue pour y entrer !
J'ai été à la pêche, et je reviens avec une énorme brochet.
J'ai une jolie femme, follement amoureuse (de moi !!!!)
J'ai de beaux enfants, intelligents, pleins d'affection.
Des amis qui me font en permanence des compliments.
J'ai une grande télé, aussi large que le mur,
et j'y regarde, allongé dans un fauteuil profond et moelleux,
un programme super divertissant,
des pitres qui rigolent comme des fous,
ou des femmes habillées de deux brins de dentelle...
Bref, je nage dans le bonheur !
Bon....
tous ces bonheurs là sont réels,
provoquent en nous de la joie (enfin... peuvent)
Pourquoi ne nous laisserions -nous pas aller à ces petits bonheurs ?
Oui mais voilà....
Comme tout cela est fragile !
La joie causée par des causes extérieures est bien réelle.
Mais elle est d'une extrême fragilité.
Elle est dépendante.
Totalement dépendante.
Plus fragile qu'une bulle de savon, miroitant au soleil.
Relisez l'histoire de Job, si vous avez le temps.
je l'ai résumée ici :
http://lachenaie.over-blog.fr/article-le-pauvre-job-pour-la-belle-mima-47677542.html
Laissez tomber le débat avec dieu,
bien trop long, trop filandreux.
Mais ce qui est drôle, dans le récit biblique de Job
c'est le tableau caricatural d'une joie débordante,
liée à des causes extérieures,
à des réussites incroyables,
et la survenue soudaine, non moins caricaturale,
d'une avalanche de malheurs.
Dans nos vies, plus ordinaires,
nous connaissons aussi de grands bonheurs,
soudain brisés par un évènement... terrible.
Aussi soudain que la foudre.
Tout va bien.
On se prépare à aller à un réveillon.
On a la main sur la poignée de la porte.
On va fermer cette porte et partir.
Déjà, dans notre coeur léger,
porté par l'anticipation,
ravi de tant de bonheur,
les bulles du champagne éclatent !
Nous avons envie de chanter.
Ah.... le téléphone sonne.
On rentre un instant.
Il n'y en a que pour 5 secondes,
et on y va, à la fête
où nous sommes attendus.
Comme on va bien s'amuser ce soir !
Allo ?
Vous êtes M... ?
Oui.
.....
!!!!
On vous a annoncé que
votre frère
vient de se tuer dans un accident de voiture.
C'est tout : quelques mots.
En une demie seconde, le monde s'est écroulé.
Où est donc passée la joie ?
à suivre....