- La Joie - 4 - L'importance du vocabulaire -
J'ai été amené à préciser à Viviane (réponse à son comm)
ce que je désignais en parlant d' " objet du désir ".
C'est seulement "ce vers quoi se dirige le désir".
Sans préciser ce qu'est ce désir.
C'est la cible pour une flèche.
Cette cible, cet "objet", peut désigner
soit un objet matériel, une activité,
soit une personne.
Cela ne signifie pas que cette personne soit
(obligatoirement) ressentie comme un "objet"
au sens matériel.
Il se peut, mais cela reste à voir.
Cela dépend de la nature du désir.
Aussi quand je parlais de "dépendance aux objets"
j'évoquais aussi bien
la dépendance à des objets matériels
(comme l'alcool, le tabac, le jeu d'argent, le sexe dans certain cas...)
que la dépendance à des personnes aimées
(avec là aussi le sexe, éventuellement, mais pas lui seul).
Le vocabulaire est important.
Souvent nous nous opposons à cause du sens des mots.
Nous ne leur donnons pas le même contenu.
Les mots sont comme des cailloux précieux
que nous trouvons dans le lit d'un torrent.
Notre langue.
Il est donc important de préciser le sens de chacun. .
Ainsi le mot "désir".
(cf le commentaire d'Erato)
Le désir repose toujours sur la perception d'un manque.
C'est donc une force qui nous pousse à combler ce manque.
Ce manque peut-être de l'ordre du corporel.
Et nous pourrions alors parler de "besoin".
Pour les instincts vitaux, c'est assez clair : faim, soif, etc...
Pour l'instinct sexuel, c'est bien plus complexe.
Ce peut ête une "tension" organique,
il s'agit alors d'un "besoin", "besoin sexuel " ,
la nécessité d'une décharge.
(les hommes auraient-ils plus de "besoins" que les femmes ?
On le dit.
Je ne sais pas trop).
Mais pour le désir sexuel, il y a autre chose :
la relation avec la personne de l'autre.
Ce qu'on pourrait appeler l'Amour (avec un grand A).
On entre là dans le domaine du psychique,
d'une très grande complexité.
La recherche d'Amour répond aussi à un besoin,
mais ce besoin n'est pas organique.
Il s'agit de la construction, puis du maintien
de notre être psychique.
Et ce "besoin" (de l"âme" !) peut évoluer selon les âges.
Les façons d'aimer d'un nourrisson,
ou d'un tout jeune adulte,
ou d'une personne plus âgée, sont bien différentes.
Différentes si le sujet a évolué.
Il est des adultes, et même des vieillards
qui n'ont jamais "grandi",
ils sont restés (psychiquement) des nourrissons :
terriblement possessifs.
Le "désir" est-il toujours possessif ?
Pour le tout jeune nourrisson, au départ, oui.
Toute l'évolution de l'enfant
(longue ! des années et des années)
va faire évoluer ce désir,
devrait le faire évoluer.
Pardon.
Ce matin je suis trop "compliqué" !
Je voulais seulement souligner un fait :
les mots sont nos outils de compréhension,
mais il nous faut en préciser l'usage, la signification,
et surtout nous mettre d'accord sur leur sens...
si nous voulons nous comprendre.
Ainsi ces mots, polysémiques, tels que
aimer, désirer, objet du désir, joie....
Demain, je voudrais examiner pourquoi, souvent,
nous sommes déçus dans notre tentative pour "aimer',
et être aimés.
Et donc pas... joyeux.
Là, je m'en vais jardiner.
Bonne journée.
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