- Le coeur de l'oiseleur : conte -
Ces jours-ci sont pour moi , en ce mois de juillet 2012,
un anniversaire très particulier.
Je vais republier, sans rien modifier,
le conte que j'avais déjà mis voici 2 années,
juste avant de descendre en Auvergne
pour une raison très particulière.
Je vais donc laisser aussi les mots explicatifs (surlignés de bleu).
Voici donc maintenant ce que j'ai publié le 14 juillet 2010.
Ce conte nous a été dit par Fabienne Thiérry
voici dèjà de nombreuses années.
Mais je l'entends encore dans toute sa fraîcheur.
Il est peut être inédit
Je veux dire ici toute ma reconnaissance à Fabienne,
qui nous a si patiemment appris à conter.
Ce que je vais vous raconter s'est passé dans une grande ville.
Plus précisément dans le marché aux oiseaux de cette ville.
Qui était aussi un marché au fleurs.
Un lieu tout à fait étonnant !
Où la magie des couleurs s'unissait à la symphonie des parfums
et à la douceur inventive des gazouillis, trilles, roucoulades.....
Un homme se promenait là....
un peu au hasard, sans rien chercher.
Un marchand avait placé une cage devant sa boutique.
Dans la cage était un oiseau chanteur.
Le promeneur s'est arrêté.
Il n'avait jamais entendu un si beau chant.
Il est entré dans le magasin pour demander le prix de l'oiseau.
Mas l'oiseleur lui a dit qu'il n'était pas à vendre.
A aucun prix.
L'homme, déçu, a quitté le marché.
Mais le chant de l'oiseau le poursuivait.
Il n'arrivait plus à penser à autre chose.
Il était tombé sous le charme.
Le lendemain il est revenu.
L'oiseau chantait encore.
Mais l'oiseleur n'avait pas changé d'avis.
Alors l'homme a essayé d'oublier ce chant.
Pour tromper sa déception, pour se donner des émotions,
il s'est mis à parier sur les courses de chevaux.
La chance lui a souri !
Il a gagné très vite une énorme somme d'argent.
Une somme bien supérieure à sa minuscule fortune.
Dès qu'il a eu cet argent en main,
il a couru vers le marché aux oiseaux !
Ah, cette boutique !
Il aurait pu la retrouver les yeux fermés.
Au dehors, dans sa cage, l'oiseau était toujours là.
Et il chantait, il chantait.....
L'homme, devenu riche, a appelé le marchand.
Et il a étalé devant lui toute sa fortune.
Mais l'oiseleur lui a dit :
N'insistez pas, reprenez votre or,
cet oiseau n'est pas à vendre.
L'homme est reparti.
Mais il est resté sur le marché.
Il a regardé tous les oiseaux.
Il en a vu un qui ressemblait à celui qu'il convoitait.
On aurait dit le même en vérité.
A la différence qu'il ne chantait pas.
Il l'a tout de même acheté.
Et le soir, à la faveur du crépuscule,
entre chien et loup,
il a enlevé l'oiseau chanteur
et l'a remplacé par l'autre.
Et tous les jours suivants
il est resté chez lui
passant son temps à écouter l'oiseau
dont le chant merveilleux emplissait sa maison.
Il ne jouait plus aux courses.
Il n'allait plus au café rejoindre ses amis.
Dés sa sortie du travail, il rentrait chez lui au plus vite.
Le chant de l'oiseau remplissait toute sa vie.
Puis un jour
il a pensé à ce marchand
qui ne voulait pas se séparer de son oiseau,
même pour une fortune.
Il a imaginé sa tristesse.
Et soudain il a eu honte de son geste !
Le lendemain...
il est retourné au marché
pour dire à l'oiseleur qu'il lui avais pris l'oiseau,
mais que, s'il le désirait, il pourrait le lui rendre.
Devant la boutique, dans la cage,
il y avait toujours l'oiseau substitué,
l'oiseau silencieux.
Quand l'homme, ému, est entré,
l'oiseleur l'a reconnu
et ne lui a pas laissé le temps de parler.
Il a dit aussitôt :
Je vous reconnais !
Vous venez encore pour l'oiseau qui est dehors.
Je vous en supplie, n'insistez pas.
Cet oiseau m'est plus précieux que jamais.
Je ne le laisserai pour rien au monde.
Il est comme mon coeur.
Fgurez-vous que le jour où ma femme est morte,
il s'est arrêté de chanter.
Mes amis, je vais m'arrêter de chanter quelques jours;
Demain je vais descendre en Auvergne
avec dans ma voiture l'urne contenant les cendres de ma Lulu.
Ce sera son dernier voyage avec moi.
Le lendemain nous déposerons cette urne près de celle contenant les cendres de sa soeur, dans leur village natal.
Je vous remercie toutes et tous de vos si touchants témoignages,
qui m'ont fait tant de bien.
Merci, merci.
A bientôt.
j'écrivais ces lignes il y a deux ans, je le précise.