Les grands lacs de Champagne - 3 - Le lac d'Orient -
Il n'est pas dans mon habitude de vous faire un compte rendu de mes promenades,
mais il y a un début à tout.
Le premier lac que j'ai vu fut le lac d'Orient,
12 km à l'Est de Troyes.
Ce lac fut mis en service en 1996,
il fait 2.300 hectares, et sa capacité de stockage est de 205 millions de m3.
Il est donc plus petit que le Lac du Der.
La première fonction de ce lac, comme des autres lacs réservoirs installés dans le bassin de la Seine, est de protéger les villes en aval des inondations.
Donc essentiellement la région parisienne.
Et je pense à notre amie Chantal...
Pour ce faire une partie des eaux de la Seine et de ses affluents sont dérivées vers ces lacs en période pluvieuse, soit du premier novembre au 30 juin.
Ces eaux arrivent dans les lacs par des canaux d'amenée.
Elles seront rendues à la rivière durant les 4 mois de saison sèche, du début juillet jusqu'à fin octobre.
Le canal d'amenée vers le lac réservoir est beaucoup plus large que le canal de restitution, et l'on comprend bien pourquoi.
Il doit en effet être capable de faire dériver très rapidement une très grande quantité d'eau en cas de fortes crues.
C'est ainsi que le canal d'amenée des eaux de la Seine vers le lac d'Orient est capable d'un débit de 185 M3/seconde. C'est énorme. Il parvient de ce fait à prélever les 3/5 me des plus forts débits connus de la Seine.
Le canal de restitution n'a lui un débit maximum que de 35 M3/seconde.
Bon... ces détails , je ne les ai recueillis que dans un second temps.
C'est le lac lui même qui m'a frappé.
Il se trouvait environ à la moitié de sa période de remplissage.
Ce qui veut dire que bien des arbres (saules, peupliers) qui auront les pieds dans l'eau au début de l'été se trouvaient encore sur la terre ferme.
En s'approchant, on s'aperçoit qu'ils portent de bien curieuses chaussettes.
En s'approchant encore plus, on comprend qu'il s'agit de paquets de racines, lesquelles se forment sur le tronc de ces arbres quand ils seront entourés par les eaux, comme le Mont St Michel l'est à chaque remontée de la marée.
Mais ici la marée est annuelle... on a le temps de se retourner ! .
On peut imaginer le ballet des poissons remplaçant celui des oiseaux.
Pour cette fois je me suis servi de cette agréable banquette pour mon pique nique improvisé : je ne voulais pas m'enfermer dans un restaurant alors que le soleil m'appelait dehors !
Hélas je ne pourrai pas vous mettre toutes les photos que j'ai prises, over-blog rendrait l'âme !
Des canards cols verts, pas timides, sont venus manger avec moi.
Des cygnes tuberculés se sont approchés, mais seulement pour me faire assister à leur toilette. Ils ont dû me prendre pour Pierre Bonnard.
J'ai fait le tour du lac.
Au nord, non.....ce n'était pas les corons,
mais j'ai trouvé une plage , et devant...face à moi.... la mer !
ou ce qui m'est apparu tel.
L'absence de vent, le soleil à son plus haut (pour la saison), cela faisait de la surface du lac un miroir tout vibrant d'une éblouissante lumière.
Je fus fasciné.
Et étonné : la mer en Champagne !
Bon...
il est peut être temps que j'arrête
à suivre....