- Conte de la Cigogne Jaune : 3 me édition ! -
Ce conte, je l'avais réédité le 3 janvier 2010
spécialement pour Agathe,
qui aime tant la Chine, et y a voyagé. .
J'ai rencontré hier, dimanche 8 janvier 2012,
une femme sculptrice, dans son atelier.
Je parlerai bientôt d'elle,
mais comme elle aime les contes, et la Chine aussi,
(c'est pourquoi j'ai fait sa connaissance,
et grâce à ce conte précisément )
je le replace ici.
N'est-il pas vrai que, lorsqu'on aime un conte,
on peut le redire de nombreuses fois ?
Or c'est bien le cas pour celui ci.
La cigogne Jaune.
Il était une fois un étudiant très pauvre
qui vivait dans une lointaine contrée de Chine.
Il avait comme seul trésor
un petit bout de craie jaune
qu'il gardait au fond de sa poche rapiécée.
Il habitait une auberge,
et l'aubergiste voulait bien lui faire crédit.
Un jour l'étudiant lui dit :
Voilà, je dois partir,
et je n'ai toujours pas un sou pour vous payer,
mais je vais vous faire un cadeau qui a bien plus de prix
que tout l'argent que je vous dois.
L'étudiant sortit la craie jaune de sa poche
et se mit à dessiner sur le mur blanc de l'auberge
une cigogne aux pattes fines, au cou allongé.
Et il dit à l'aubergiste :
Chaque fois que vous aurez du monde à l'auberge,
demandez aux convives de frapper trois fois dans leurs mains,
la cigogne dansera, et vous deviendrez riche.
Mais n'oubliez pas :
jamais la cigogne ne dansera pour un homme seul.
L'aubergiste, étonné, laissa partir l'étudiant,
car il avait de l'amitié pour lui.
Le soir même, quelques voyageurs vinrent à l'auberge.
Ils prirent leur repas dans la grande salle.
L'aubergiste leur demanda de frapper trois fois dans leurs mains.
Alors la cigogne jaune bougea une patte,
puis l'autre,
pencha la tête,
déplia ses ailes,
et finalement se détacha du mur,
sauta entre les tables et se mit à danser ,
à exécuter mille cabrioles,
avec une telle légèreté, avec une telle grâce,
que les clients de l'auberge étaient émerveillés.
A partir de ce jour, l'auberge fut toujours pleine,
car on venait de partout pour voir le prodige.
Et l'aubergiste devint riche comme l'étudiant l'avait prédit.
****
Un soir un riche marchand arriva à l'auberge
et il dit à l'aubergiste :
Je veux être seul à goûter le spectacle.
Faites sortir tous ceux qui sont là !
L'aubergiste, se rappelant ce qu'avait dit l'étudiant, refusa.
Mais le riche marchand lui donna beaucoup d'or,
si bien que l'aubergiste finit par accepter
et il renvoya tous ses autres clients.
Le riche marchand, installé seul à sa table,
frappa trois fois dans ses mains.
La cigogne jaune bougea une patte,
puis l'autre,
pencha la tête,
déplia ses ailes,
et finalement sauta au milieu de la pièce,
et se mit à danser.
Mais sa danse était si lente, si triste,
qu'elle donnait envie de pleurer.
C'est alors qu'on entendit frapper doucement au carreau.
Au carreau d'une fenêtre qui était entrouverte.
C'était l'étudiant qui était de retour.
La cigogne le regarda,
avança vers lui,
sauta par la fenêtre.
Puis ils s'éloignèrent tous les deux dans la nuit
et on ne les revit plus jamais.
Ce à quoi me fait penser ce conte,
c'est au plaisir que nous procure
tout ce que nous mettons en commun.
"frapper dans ses mains, tous en,semble"
pour faire danser la cigogne jaune,
cela me fait aussi penser à la marche de Radetzky
qui fait applaudir en même temps beaucoup d'européens,
tous en même temps, au premier janvier de chaque année.
Cette marche mériterait de devenir un des hymnes de l'Europe,
cette Europe de l'amitié que nous appelons de nos voeux,
au même titre que l'hymne à la joie de la neuvième symphonie.
Mais cette année encore j'ai oublié d'écouter le fameux concert !