- Que deviennent les blessures ? - Un conte satanique qui m'a fait sortir de mes gonds -
Je connais certains contes très durs que j'hésite à publier.
Je pourrais cependant le faire
car ils représentent une fenêtre, cruelle mais véridique,
sur l'âme humaine, ses ressorts,
et tous débouchent sur l'espoir, sur la vie.
Or je viens de lire un conte, ou qui se prétend tel,
et qui échappe à cette règle que je croyais intangible.
Je l'ai trouvé sur le blog de Gazou (lien ***) et il m'a horrifié.
Gazou émet un doute sur le bien fondé de l'attitude du père.
Curieusement des commentaires sur son blog vont dans le sens du conte :
ils semblent "comprendre" l'attitude de ce père, et même la justifier.
Cela m'a profondément choqué.
Je trouve qu'il s'agit là d'un problème fondamental.
Du tort nous a été causé dans le passé,
particulièrement dans notre enfance.
Nous mêmes avons commis tel ou tel acte
qui a provoqué une injuste souffrance
et que nous regrettons.
Je vais replacer ici un autre conte,
tiré lui d'un livre qui a 2000 ans d'âge.
Je l'avais mis en janvier sur mon blog.
Il sonne tout autrement,
c'est l'antithèse de celui-ci :
Ce conte,
que l'on désigne comme une "parabole"
se trouve dans l'évangile de LUC,
chapitre 15, versets 11 à 32.
Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
"Donne-moi la part du bien qui me revient."
Le père leur partagea son bien.
Peu de temps après, ce plus jeune fils ayant tout amassé, s'en alla dans un pays éloigné, et il y dissipa son bien en vivant dans la débauche.
Après qu'il eut tout dépensé, une grande famine survint en ce pays-là.
Il commença à être dans l'indigence.
Alors il se mit au service d'un des habitants de ce pays, qui l'envoya dans ses possessions pour paître les pourceaux.
Et il eût bien voulu se rassasier des caroubes que les pourceaux mangeaient mais personne ne lui en donnait.
Étant donc rentré en lui-même, il se dit :
Combien y a-t-il de gens aux gages de mon père, qui ont du pain en abondance et moi je meurs de faim !
Je me lèverai, et m'en irai vers mon père, et je lui dirai :
Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, et je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ;
traite-moi comme l'un de tes domestiques.
Il partit donc, et vint vers son père.
Comme il était encore loin, son père le vit, et fut touché de compassion ; et courant à lui, il se jeta à son cou et l'embrassa.
Son fils lui dit : "Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils".
Mais le père dit à ses serviteurs :
"Apportez la plus belle robe et l'en revêtez ; et mettez-lui un anneau au doigt et des souliers aux pieds ; amenez un veau gras et tuez-le ;
mangeons et réjouissons-nous ;
parce que mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, mais il est retrouvé. |
Je sais que plusieurs parmi vous ont contracté une violente intolérance
à tout ce qui se qui se présente comme lié à la religion.
Oh que je comprends cette prévention !
J'ai mis 40 années à me dégager totalement
du carcan mensonger de la religion catholique,
de son dogmatisme studipe et meurtrier.
Mais voyez-vous, les textes évangéliques.... c'est autre chose,
ils nous offrent des trésors qui, justement, nous libèrent de cette religion.
De cette religion qui tire sa substance même de cette notion de "péché".
Relisez cette parabole ,
qui est un conte véritable, et admirable.
Que dit là le père ?
Réjouissons-nous !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Se plaint-il que des trous sont restés dans sa table ?
Remarquez encore ceci :
il ne pardonne pas à son fils !
il n'a rien à lui pardonner : il l'accueille seulement
et crie : réjouissons-nous !
Où sont les blessures,les cicatrices ?
Il n'y en a plus.
On en parle même pas.
Parle -t-il de péché ?
Non, non et non !!!!!!
Cet homme , lui, vit dans le présent.
Et le présent c'est l'amour.
L'amour et la joie, et rien d'autre.
C'est cela un conte ouvert vers la vie.
J'ai eu bien trop de mal à m'extirper des barbelés de la religion,
qui voulait m'enfermer dans la culpabilité
en me menaçant de l'enfer
pour expier, disait-elle, mes "péchés mortels"....
Il m'est devenu impossible de supporter un telle attitude.
Cette attitude est une perversion satanique.
Or c'est ce dont est porteur ce conte que nous donne Gazou.
Il veut nous remettre dans cette monstruosité du "péché mortel" !
Ces actes qui ne pourraient jamais être "pardonnés".
Alors, mes amis, nous serions tous damnés,
dépouillés de tout espoir.
Loin de nous cette pensée perverse et mortifère.
La vie ne peut s'épanouir qu'au soleil de l'amour.
J'ai choisi.
Je ne reviendrai pas sur ce choix.