Promenades philosophiques - 7 - La route vers le divin -
Reprenons la première strophe :
Les Cavales qui m'emportent
m'ont mené où mon âme me poussait.
Sur la route, entre toutes connues, du divin,
elles se sont élancées.
Sur la route, entre toutes connues, du divin,
elles se sont élancées.
Parmenide est un homme heureux.
Son optimisme rayonne comme un soleil.
Il est plus joyeux et lumineux que Tagore,
le grand Râbindranâth Tagore,
qui abritait en son sein bien des terreurs, des déceptions amères.
N'écrit-il pas (Tagore) ceci :
" Mon âme s'épuise
en son désir d'atteindre les sphères inconnues
......
J'oublie, j'oublie toujours
que je n'ai pas d'ailes pour voler
......
J'oublie, j'oublie toujours
que j'ignore le chemin
que je n'ai pas de coursier ailé;
......
J'oublie, j'oublie toujours
que j'habite une maison
où je dois vivre seul "
Pas plus que Tagore, Parménide ne connaît le chemin,
et il n'a pas non plus d'ailes
(pas comme les pinsons !)
mais il a des coursiers ailés : les Cavales,
et elles l'emportent !
Elles s'élancent !
Elles s'élancent ...... sur le chemin.
Elles s'élancent .....
sur la route du divin !
Nous appelons divin ce qui dépasse l'homme,
ce qui dépasse son intelligence, ses raisonnements, ses théories,
ses savoirs, ses capacités.
Nous appelons divin ce qui est fondamental, ce qui demeure,
par opposition à ce qui se dévalorise jour après jour.
Nous appelons divin quelque chose qui est absolu, indestructible,
sacré.
Cette route "vers le divin" nous est ouverte.
Mais il faut la trouver.
Un appel profond nous convie à la chercher.
C'est un désir qui est inscrit dans nos âmes.
Des cavales sont prêtes à nous y emporter.
Ceci est fondamental pour tout être humain.
Or voici qui est étrange.
Le christianisme
dans lequel j'ai été formaté, comme beaucoup d'entre nous,
et qui prétend connaître (et détenir) ce chemin vers le divin,
le christianisme aurait dû nous aider à le trouver, ce chemin.
Or la chape de plomb, faite d'orgueil et de sottise,
qu'il a déposé sur nous (sur moi en tout cas)
nous a donné envie de nous libérer de ce carcan soi-disant spirituel,
et, pire, nous a fait finalement douter que ce chemin puisse exister.
Or il existe.
Le sacré, l'absolu, existe.
C'est pourquoi il est bon de rencontrer des êtres qui,
comme Parménide, nous le rappelle,
avec des mots non pollués par la volonté de puissance.
Sur la route, entre toutes connues, du divin,
Parménide nous dit qu'il y a beaucoup de routes.
Mais toutes ne mènent pas au divin.
Celle qui y mène, les cavales ont l'air de la connaître.
Laissons les nous emmener !